Nuit du 20 au 21 novembre 1759
Quelle déroute !!
A 15 heures, nos navires ont reçu les premiers coups de canons anglais :
. Le Magnifique qui fermait la marche a subi d’importants dégâts.
. Le Formidable a tenté de concentrer les attaques ennemies sur lui pour nous laisser nous échapper… il aura tenu un peu plus d’une heure et demi ! Mais les 800 coups de canons anglais contre lui ont eu raison de sa vaillance. J’ai vu, dans ma lunette un jeune Garde Marine, Monsieur De Galaup, comte de La Pérouse, amener le pavillon du vaisseau et laisser les anglais amariné ce fleuron de notre armée navale.
. Le Juste s’est battu mais est désormais en route vers Saint-Nazaire pour réparer. Espérons qu’il ne coulera pas dans l’estuaire de la Loire.
. Le Thésée s’est vaillamment battu contre le navire Torbay. Mais en essayant de mettre en œuvre sa batterie basse, nos marins ont oublié de fermer les sabords. Il gît maintenant dans les fonds de la Baie.
. Le Bizarre a aussi fait face et chercher à bloquer la charge anglaise… en vain !
. Moi-même, j’ai échangé quelques bordées contre le Royal Georges, navire de l’amiral Hawke mais la nuit tombe vite à cette saison et le ciel couvert de ces derniers jours en accentue la noirceur. Nous avons du battre retraite !
Nous sommes tous décimés.
Je ne sais pas où est le reste de ma flotte. Seul le Héros qui a, tout de même, rendu pavillon aux Anglais mais qui ne s’est pas laissé amariner s’est enfui à mes côtés.
Il faut éviter les hauts fonds pour ne pas être à proximité d’un navire ennemi. Nous nous dirigerons donc vers la Baie de La Turballe où nous passerons, je le crains, une bien morne nuit.
